Un système réformé ailleurs dans le monde

Plus de la majorité des pays utilise un mode proportionnel, qui reflète de façon plus juste l’appui populaire à chacun des partis. Et la population est satisfaite.

En Nouvelle-Zélande, un référendum tenu en 2011 demandant à la population si elle souhaitait continuer à utiliser un système proportionnel mixte compensatoire mis en place en 1996 s’est résulté par un appui de 58% au maintient du système proportionnel, par opposition à tout autre modèle.

Il y a toutes les raisons de croire que les québécoises et québécois pourraient se doter d’un système qui a fait ses preuves ailleurs dans le monde.

Un système pour mieux représenter les régions

Les résultats électoraux de différentes régions subissent un effet de distorsion à cause du système actuel. Il est arrivé plusieurs fois qu’une région soit représentée majoritairement (en nombre de sièges) par le parti qui est arrivé deuxième dans le nombre de votes. On observe que dans certaines régions, même sans majorité, un parti peut faire élire un député dans la totalité des circonscriptions de la région, alors que les citoyens de ces régions expriment un vote diversifié.

Le mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire régional répond à ce problème. Il fait en sorte que chaque région obtienne une représentation qui reflète fidèlement la volonté de ses citoyens.

Un système pour refléter la volonté populaire

Le système de vote actuel permet d’obtenir des gouvernements qui ont 100% du pouvoir alors qu’ils ont obtenu moins que la majorité des votes de la population.

Lorsque la composition de l’Assemblée nationale ne correspond pas à la répartition réelle, on dit qu’il y a des distorsions et qu’on ne respecte pas la volonté populaire.

Il est possible de former un gouvernement majoritaire avec à peine 30% des votes des citoyens, et même de former un gouvernement majoritaire alors qu’un autre parti a obtenu un nombre de votes plus élevé ! C’est arrivé à plusieurs reprises au Québec, en 1886, en 1890, en 1944, en 1966, et même en 1998, il y a moins de vingt ans. La population avait alors accordé plus de votes au Parti libéral du Québec qu’au Parti québécois. Mais comme celui-ci a remporté un plus grand nombre de circonscriptions, c’est lui qui a formé un gouvernement majoritaire.

Dans un système de vote proportionnel, le nombre de députés élus à l’Assemblée Nationale représenterait le plus fidèlement possible la volonté de la population québécoise. Ainsi, le parti qui recueillerait le plus de voix formerait à coup sûr le gouvernement.

Un système pour encourager la diversité politique

Le modèle actuel (scrutin uninominal majoritaire à un tour) a été mis en place à une époque révolue où il n’existait en général que deux partis politiques. Sans la présence d’autres partis politiques, la distorsion provoquée par le système est moins importante. La réalité d’aujourd’hui est bien différente. Il serait impossible de classer les volontés politiques de la population dans seulement deux cases.

La proportionnelle permet aux partis qui émergent d’obtenir un siège dès qu’ils ont atteint un certain pourcentage du suffrage populaire, même si leur appui est réparti dans plusieurs circonscriptions.

Une meilleure représentation des femmes

La population du Québec est formée de 50 % de femmes. Cependant, les femmes ont toujours occupé moins de 30 % des sièges de l’Assemblée nationale. Tous et toutes devraient y avoir accès de façon égale.

La proportionnelle permet d’augmenter le nombre de femmes élues. Ainsi, les idées et préoccupations des Québécoises et Québécois seront plus fidèlement représentés à travers une composition de l’assemblée nationale à l’image de la population du Québec.

Une volonté de réforme depuis 50 ans

Au Québec, la réforme du mode de scrutin est réclamée depuis plus de 50 ans. Tous les partis ont déjà pris position à un moment de leur histoire en faveur de la réforme. Toutes les conclusions des multiples consultations populaires, états généraux, commission parlementaires et même un avis du Directeur général des élections du Québec convergent en faveur de cette réforme.

Pour que le consensus historique des partis politiques tiennent jusqu. Il faut que la population s’en mêle pour exiger que ses élus agissent.